KTM RC8 C 2023 circuit de Valencia, un petit goût de RC16

essai KTM RC8 C 2023 et test sur CIRCUIT de VALENCIA avec HERVE RICORD

KTM RC8 C 2023, sésame pour un essai de la KTM RC16

 Cette année, Hervé Ricord a été convié à Valencia pour participer à la livraison des KTM RC8 C 2023 aux 25 heureux propriétaires de ce millésime..

En cadeau, il a pu tester la KTM RC16 grandeur nature sur cette piste moto, en biplace. Une expérience aussi inattendue qu'incroyable sur le mythique circuit de Valencia, hébergeur depuis de nombreuses années de la finale du championnat du monde de vitesse.

Un parfait écrin pour cette moto spécialement conçue pour la course.

 

 Découvrir la KTM RC8 C 2023

Essai KTM RC16 biplace par Hervé Ricord sur la piste du circuit de Valencia

Une expérience inattendue, incroyable !

Il est certain qu’il fallait être présent à Valencia ce mercredi 25 avril 2023. Et pour ce faire, il fallait faire partie des 25 heureux propriétaires de RC8 C 2023.

Le cadre, l’écrin de la livraison, le Circuit de Valencia, lieu historique depuis tant d’années de la finale du championnat du monde de vitesse.

essai moto KTM RC 16 2023 biplace à VALENCIA en espagne Avec sa tribune de spectateurs sur toute la longueur du circuit. Bon là, elles sont vides, mais elles résonnent encore dans mes souvenirs de téléspectateur.

La veille, j’avais eu la chance d'entrevoir par l’entrebâillement d’une porte de boxe, cette fameuse RC16 biplace.

Avec les freins carbone présents sur la moto, ça va freiner pour de vrai.

En biplace, je prendrai la place de la caméra sur le dosseret ; une place en forme d’encoche dans la coque arrière, équipée d’un mini dosseret afin de ne pas perdre le passager à l’accélération, et une butée avant façon selle de cowboy afin de ne pas écraser notre gentil pilote, Mika Kallio. Pas de pommeau, mais un guidon fixé sur le réservoir, une paire de repose pieds. Avec ça, il faudra se tenir !

Le bruit est démentiel bien entendu, donc bouchons indispensables.

Très rapidement à cheval, la sensation instantanée d’être calé avant/arrière, les deux pieds sur les repose-pieds (ça va, mes genoux ne sont pas trop pliés) et es mains sur le guidon. Oh putain, il est tout petit ! Un pouce pour dire ok, et là c’est parti… vite remettre ma main sur le guidon.

La sortie de stand se fait tout en douceur par un glissement long, très doux et très régulier de la première vitesse qui est très longue. Bam/bam, deux vitesses passées dans un temps incroyablement court.

Premier gauche de sortie de stand et c’est parti sur la piste. Bam/bam et puis le virage numéro 2 arrive, premier freinage, il faut tendre les bras pour ne pas écraser le pilote au freinage, en apnée. Et là, c’est juste pour contrôler que les disques sont chauds ! La moto est posée, de vibreur en vibreur, et je découvre l’intérieur du virage 2 que je n’avais jamais vu jusqu’alors.

L’impression que je ne suis qu’une contraction musculaire, en apnée. Horrible sensation d’être un sac dans une machine à laver en mode essorage, mais tout en douceur paradoxalement. Direct dans le 3, il faut arriver à respirer, arriver à se relâcher. Moi qui croyais connaître le circuit ! Et ce n’est pas encore le tour « vite ». Respirer et se détendre.

Je reprends mes esprits et je suis, enfin, nous sommes, au freinage du 6. Mes bras sont tendus, je ne l’ai pas gêné, nous sommes posés sur l’angle et là, je vois Mika (ça y est,nous sommes intimes) se mettre comme à 4 pattes sur le réservoir, en appui sur le guidon, façon cross-man. Il va se passer quelque chose ! Moto posée sur l’angle, sur le vibreur extérieur, et là, d’un coup, la moto se dresse sur la roue arrière et les rapports s’enchaînent, avec une microcoupure sonore. Mais insensible à la traction, avec une accélération jusqu’à se retrouver de nouveau au freinage du 8, virage enchaîné dans une douceur de pilotage incroyable, moto posée de nouveau sur l’angle, bien entendu sur les vibreurs, au-dessus du gravier en fait, le 9 à gauche, 10 à droite. Allez, je l’aide un peu, je mets la tête à l’intérieur. Trois droits se suivent, un petit coup de frein façon GP pour le 11, accélération, toujours sur le réservoir jusqu’au 12, et se placer dans l’incroyable parabolique le 13 où la roue avant est contre la ligne intérieure, posée sur l’angle…

J’appréhende le freinage et le virage 14 qui prépare la ligne droite. Respirer, il faut respirer. Et là, d’un coup, le 14 est passé et la ligne droite arrive.

Une accélération incroyable ! Avec les bras un peu tendus, je me rapproche de Mika, je l’aime, il est tout petit derrière sa bulle. Je cherche à me reculer le plus possible, arrêter d’en prendre plein la tronche, sans le gêner, m’allonger sur lui, je l’aime vraiment… Les rapports sont enchaînés dans une séquence tellement brève que la coupure de traction est presque imperceptible. Le jaune touche la coquille au fond du crâne, ça accélère et la pression du casque est de plus en plus importante.

Le hurlement du moteur est effacé par le bruit de l’air. On prenait 258 avec la KTM RC8 C. Mais là, la moto accélère encore et toujours. Ma vision est approximative, je découvre le tube de la vision qui perd les cotés. Mais il ne freine pas ? Il faut que je me prépare !!!

Je tends les bras sans effort et là, d’un coup, une décélération ; le jaune touche la coquille sur le front.

J’ai l’impression que je ne vais jamais arriver à tenir. Je m’accroche et je ne sais pas si mes épaules vont résister. A peine fini de me poser la question que la moto est posée à gauche pour le numéro 1. Une nouvelle pétée d’accélération. Allez, je l’aide pour ce tour, tête à l’intérieur des virages, un tour dans la machine à laver. Incroyable privilège que cette expérience qui s’est gravée en moi !

Un long moment de récupération physique et mentale sera nécessaire, les émotions, les sensations et mon oreille interne très fortement secouée. Bâillements incessants et fatigue intérieure pour le reste de la journée.

Quel kif incroyable ! A aucun moment je n’ai eu peur. En revanche, toutes ces sensations, perceptions, accélérations positives ou négatives, angles infligés à mes oreilles et mon cerveau, phases d’apnée… Tout cela est épuisant, surtout pour quelqu’un comme moi qui arrive a être malade sur les manèges. Mais là, c’est plutôt « quand est-ce qu’on y retourne, faire du manège RC16 biplace ? »

pilote moto RC 16 journée circuit en espagne

pilote moto ktm rc 16 biplace

gros plan équipe de chez KTM

 

Retrouvez aussi l'essai de la KTM RC8C par Barbara Collet sur le circuit Paul Ricard.

https://barbaracollet.com/essai-ktm-rc-8c/